La semaine dernière on évoquait les bases d'une alimentation équilibrée. Qu'en est-il du reste de la routine santé ? Car pour être en forme, il ne suffit pas de bien manger.
On peut dresser une liste de certains aspects de cette routine à ne pas négliger.
- Déjà quand on parle de routine, on pense faire des activités ou avoir des habitudes ancrées dans un emploi du temps, donc on pense régularité. Les enfants ont besoin de repères - leurs journées à l'école sont les mêmes toutes les semaines, souvent ils aiment prendre tous les jours le même petit déjeuner (pareil pour le goûter), et alors que nous, adultes, aimons souvent ce qui sort de l'ordinaire, pour un enfant, cela peut au contraire perturber.
Leur quotidien doit donc être rempli de petits rituels qui les mettent en confiance et leur donnent un équilibre. Parmi ces rituels, on peut citer le fait de manger leur goûter, prendre leur douche, dîner en famille, se brosser les dents, aller se coucher... tous les jours à la même heure. En plus d'instaurer une atmosphère détendue, l'enfant s'opposera moins à ce qu'il perçoit comme une corvée (ex: se brosser les dents). Lorsque l'activité sera devenue une habitude, il ne la percevra plus comme négative.
Bien entendu, je ne dis pas qu'il faut que ces rituels aient lieu absolument tous les jours, c'est sûr certains soirs on est invités chez des copains en famille, ou l'enfant va dormir chez un voisin, et là on ne maîtrise pas grand chose des rituels. Et tant pis et tant mieux. L'enfant va totalement comprendre qu'il y a des occasions où ça va être différent de d'habitude.
Mais si dans le quotidien, on fixe en tant que parents des horaires et que la plupart des jours, on les respecte, notre enfant sera serein et appréciera davantage encore les journées ou soirées 'extra' ordinaires :)
-Alors c'est quoi une journée ordinaire ? C'est quand on ne se lève pas à la dernière minute pour aller à l'école. On s'est couché assez tôt la veille au soir pour ne pas vivre un réveil insurmontable.
L'horaire imposé du coucher par vous parents est non négociable. Après si l'enfant a des difficultés pour s'endormir on peut lui proposer de lire un livre tout seul un moment (on met en route un chrono ou on donne une heure limite s'il est plus grand). Passé ce temps, on éteint la lumière et dodo.
Les enfants d'âge moyen (6-10 ans) ont besoin de dormir un minimum de 9h par nuit ! C'est pendant leur sommeil que leur système nerveux gagne en maturité, ils consolident aussi leurs apprentissages de la journée, augmentent leur mémorisation... Le sommeil est donc primordial à ces âges où les enfants apprennent une tonne de choses nouvelles tous les jours.
- Dans une journée ordinaire, on prend soin de soi en se lavant le corps, en se brossant les dents, se lavant les mains aux WC, aussi avant (et après!) les repas. On met des vêtements propres si on a fait du sport la veille, on porte son linge sale dans la corbeille...
Toutes ces habitudes peuvent être inculquées à un enfant même très jeune. Si l'enfant est réticent, on peut trouver des astuces comme les brosses à dents lumineuses, les bacs de linge sales en forme d'animaux...
- Dans une journée ordinaire, on est actif. S'il ne pleut pas, notre enfant va passer toutes les récréations à l'air libre et grand bien cela lui fera. Il aura des cours d'EPS qui l'obligeront à bouger son corps. S'il est en fort surpoids, c'est probable qu'il cherche à éviter ces cours pour une raison ou pour une autre qui cacheront un malaise à montrer son corps aux camarades et 's'afficher' dans des activités qui lui semblent démesurées face à ses capacités.
Tous les profs d'EPS ne sont pas des fins psychologues malheureusement et bon nombre participent à ce malaise en ne faisant rien pour l'atténuer. D'où aussi les fausses excuses de l'enfant... et là encore, il n'est pas le responsable. En tant que parent je céderais à ses demandes et l'excuserais si je sens une réelle souffrance. Faire du sport dans ces mauvaises conditions émotionnelles n'aura aucun bénéfice. Ne nous dit-on pas que le sport doit nous faire du bien ?
Le sport, on peut le choisir en fonction de ses goûts et ses capacités, comme activité extra-scolaire. Si l'enfant est petit, on peut faire des cours d'essai car il ne saura pas forcément vers quel sport se tourner. En revanche pour les plus grands, le choix est plus clair généralement. Reste à trouver le bon club (bon coach :). Le week-end est aussi propice à l'activité physique. On peut faire un tour de vélo an intégrant des pauses, un pique-nique... , une marche avec les grands-parents, aller à la piscine, ... et pour faire plaisir aux parents: les corvées de ménage font partie de l'activité physique, donc ranger sa chambre, nettoyer son lavabo...
- Enfin dans une journée ordinaire, on ne passe pas tout son temps libre (avant/après l'école) devant un écran. Il est impossible de lutter contre l'attirance pour les jeux des tablettes ou des téléphones, les jeux vidéos, les WhatsApp et réseaux sociaux... et celle-ci sera prédominante à la pré/adolescence. Alors comment faut-il agir ? En laissant des temps consacrés à l'écran à l'enfant/ado et limiter ce temps de manière stricte. Pas de débordement, de minutes
supplémentaires accordées. Il faut que ce temps soit intégré dans la routine et que l'enfant, puis ado ne puisse pas essayer de déroger à la règle. Bien entendu le temps devra être adapté à l'âge de l'enfant. Vers 6 ou 7 ans, 30 min par jour semble correct, vers 10-12 ans, 45 à 60 min, ... chaque parent peut déterminer le temps qui lui paraît raisonnable, en laissant une place privilégiée aux devoirs et aux activités physiques dont on parlait dans le paragraphe précédent.
Et chose importante, pas besoin de faire savoir à notre enfant que parce qu'il est en surpoids on limite son temps sur l'écran et on le pousse à faire de l'activité physique. Il ne doit pas avoir l'impression que sa routine est différente d'un autre enfant. on ne le punit pas, c'est simplement cette même routine que TOUS les enfants doivent suivre. C'est d'autant plus important pour votre enfant car il faut que ses dépenses énergétiques soient à peu près équivalentes à ses apports mais cela n'améliorera pas la situation de lui dire, particulièrement s'il est jeune. Le pré-ado et l'ado auront bien conscience de leur surpoids et poseront sans doute plus de difficultés à votre désir de changer son mode de vie / lui imposer une nouvelle routine.
N'entrez pas en conflit avec lui, laissez-le libre de choisir les menus régulièrement ou accordez-lui un cornet de popcorn au cinéma afin qu'il ne se sente pas trop frustré par exemple. C'est aussi mieux s'il choisit lui-même ses activités physiques du week-end, à vous cependant de lui donner subtilement des options parmi lesquelles il choisira.
Courage parents, et soyez patients. Ne pensez pas aux complications les pires qui puissent arriver, faites votre mieux pour donner des bases de routine saines que votre progéniture - enfant, futur pré ado, ado, puis adulte - saura utiliser à bon escient une fois suffisamment mâture pour les comprendre.
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